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Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/87

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pourra être fait par la suite sera soigneusement dirigé d’après les mêmes analogies, les mêmes autorités et les mêmes exemples[1].

Notre plus vieille réforme est celle de la grande Charte. Consultez sir Edward Coke, et vous verrez que ce grand oracle de nos lois, et que tous les grands hommes qui l’ont suivi jusqu’à Blackstone[2], ont réuni leurs efforts pour démontrer la généalogie de nos libertés ; ils se sont efforcés de prouver que la grande Charte, celle du roi Jean, étaient en rapport avec une autre Charte d’Henri Ier, et que l’une et l’autre n’étaient rien moins qu’une nouvelle confirmation d’une autre loi du royaume, encore plus ancienne. Ces auteurs sont en général assez exacts sur les faits ; mais, s’ils se trompent quelquefois sur quelques particularités, cela prouve plus fortement ce que je soutiens ; car cela démontre la prévention puissante en faveur de l’antiquité, qui a toujours occupé les esprits de nos législateurs, de nos jurisconsultes et de tous ceux qu’ils dirigent par leur influence ; et la politique constante de ce royaume, en regardant nos franchises et nos droits les plus sacrés comme un héritage.

Dans la fameuse loi de la troisième année du règne

  1. Plût à Dieu que nos législatures successives eussent suivi ces principes, au lieu de nous faire essayer leurs vaines théories ; et plaire à Dieu que ces tristes expériences ne soient pas sans fruit pour un nouvel avenir !(Note de l’Éditeur.)
  2. Voyez Blackstone sur la grande Charte imprimée à Oxford en 1759.