Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/86

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Le troisième point de droit, établi dans la chaire du club de Old Jewry, le droit de fabriquer un gouvernement pour nous-mêmes, a, pour le moins, aussi peu de rapport avec ce qui s’est passé au temps de la révolution, soit en fait, soit en principe, que les deux premiers. La révolution a eu pour objet de conserver nos anciennes et incontestables lois et libertés, et cette ancienne constitution, qui est leur seule sauve-garde. Si vous désirez de connaître l’esprit de notre constitution, la politique qui, a régné à cette grande époque, qui nous l’a conservée intacte jusqu’à ce jour, je vous en prie, consultez notre histoire, nos registres, les actes de notre Parlement et nos journaux ; mais non pas les discours du club de Old Jewry, ni les santés qui se portent aux diners de la Société de la Révolution : vous trouverez, dans les premiers, d’autres idées et un langage tout différent. Cette prétention est aussi dénuée de fondement ou de toute apparence d’autorité, qu’elle nous convient peu et qu’elle nous paraît peu désirable. La simple idée de la formation d’un nouveau gouvernement suffit pour nous remplir de dégoût et d’horreur. Nous souhaitions, à l’époque de la révolution, et nous souhaitons encore aujourd’hui, ne devoir tout ce que nous possédons que comme un héritage de nos ancêtres. Nous avons eu grand soin de ne greffer sur ce corps et sur cette souche d’héritage aucun rejet qui ne fût point de la nature de la plante originaire. Toutes les réformes que nous avons faites jusqu’à ce jour sont provenues des rapports qu’elles avaient avec l’antiquité ; et j’espère, je suis même persuadé, que tout ce qui