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Page:Régamey - Verlaine Dessinateur, 1896.djvu/24

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tan, Valade, d’Hervilly, puis Blémont, Pierre Elzéar et Jean Aicard.

La place de Mérat avait été gardée dans le groupe ; mais, occupé ailleurs, il déserta l’atelier du peintre, et, au dernier moment, il fut remplacé par un pot de fleur.

Le dessin suivant (II) nous transporte en pleine fantaisie. D’une gaminerie charmante, merveilleux d’expression, il montre Louis Ulbach aux pieds de Charles de Sivry (le futur beau-frère de l’auteur), tous deux frappants de ressemblance. Oh ! mon Dieu ! c’est bien simple : un nommé Ulbach assassina jadis la bergère d’Ivry. L’homonymie, une vague assonance, il n’en fallut pas plus pour émoustiller la verve de Verlaine.

Mais le trait de plume est net, sans une hésitation, sans un repentir, tandis que dans le dessin des « Trois » on retrouve la trace d’une recherche préalable au crayon mine de plomb.

C’est encore Charles de Sivry qu’il vise dans une des figures de ce dessin baroque (III) imitant la manière du docteur Cros, grand faiseur de monstres.

« Moi aussi, dit Verlaine, je sais faire les monstres ! » et pour le prouver, il campe ces deux fantoches dans un paysage élémentaire de théâtre, avec rampe et trou de souffleur. Duo d’amour, où le ténor, les yeux au ciel, pourvu d’attributs belliqueux et d’un serpent qui lui tient lieu de

cache-nez, chante pour une créature horrible, à langue

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