Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/147

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vieilles, rongées par le temps, moussues et à demi déracinées, d’autres toutes neuves ou récemment réparées, mais leur assemblée a je ne sais quoi de désordonné. Sans alignement et érigées comme au hasard, elles bordent d’étroits sentiers. Entre elles l’herbe pousse librement où se mêlent quelques fleurs sauvages. De cette hauteur la vue s’étend sur l’admirable paysage maritime et terrestre des deux rives de la Corne d’Or au fond de laquelle débouche la rivière des Eaux douces d’Europe. Comme nous étions assis un vieil homme s’est approché de nous. Il tenait à la main un arrosoir et nous a adressé quelques paroles que nous n’avons pas comprises : bienvenue ou injures, je ne sais en cette rude et sourde langue turque.




Loti a fait annoncer sa visite à bord du yacht. Il avait avec lui dans la vedette du Vautour son serviteur turc, rouge et or. À la poupe de l’embarcation, un tapis d’Orient traînait presque dans l’eau. Vêtu d’une jaquette de drap gris clair, coiffé d’un canotier de paille, à la boutonnière une fleur assortie à sa cravate, la figure soigneusement faite, il paraissait plus jeune qu’en uniforme. Il s’est