Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/20

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doucement lumineux d’un soleil invisible, annonçait une belle journée qui était la dernière que je devais passer à Lyon. J’avais donné aux musées les heures nécessaires ; j’y avais admiré des tableaux et des étoffes, œuvres de maîtres peintres et de maîtres tisseurs. J’avais rêvé sous les voûtes des antiques sanctuaires lyonnais et j’allais maintenant vers celui qui domine la cité. J’aime ces hauts lieux où la foi rassemble les foules, où la prière incline les fronts et courbe les genoux, surtout lorsque leur solitude nous les donne tout entiers. Sur le plateau de Fourvières s’est posé un pied immaculé et les regards y cherchent Celle dont n’y demeure plus que l’image qui commémore sa miraculeuse venue… Même absente, la Vierge est la Reine de Fourvières.

On monte vers elle par un chemin mécanique qu’a agencé la main à la fois ingénieuse et maladroite des hommes. Un câble qui s’enroule à un treuil élève le long d’une pente une plate-forme mobile où l’on prend place et qui vous dépose au sommet de la colline sacrée où voisinent une humble église et une somptueuse basilique. Vite j’ai fui l’éclat des ors et le miroitement des marbres pour l’ombre de la modeste nef tout étoilée de cierges et toute surchargée d’ex-voto qui en font un lieu de gratitude et de recours. Une réponse