Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/208

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manches, puis ils se mettent à s’agiter ; leur torse se relève et s’abaisse. Tour à tour ils se prosternent et se redressent. Je distingue leurs talons nus. Il fait maintenant tout à fait jour. Le vert, le rose, le safran, l’orangé des robes font des taches dans la lumière du matin où Damas s’éveille au chant des coqs et aux premiers bruits des hommes.




Notre première visite a été pour la Grande Mosquée. On pénètre par le Souk des Libraires dans la vaste cour carrée dont elle occupe l’un des côtés. On passe entre deux colonnes qui soutiennent un débris d’architrave antique et on foule un dallage de marbre blanc. Cette cour est, de trois côtés, entourée d’arcades reposant sur des colonnes à chapiteaux. Il se dégage de cette esplanade à cadre architectural une certaine impression de grandeur et de solitude. Au centre s’élève une sorte de kiosque auprès duquel se dresse un pilier sur lequel repose une boule de bronze treillissée et évidée ; çà et là, piétine un pigeon qui s’envole avec un gros bruit d’ailes. Nous suivons des fidèles qui se dirigent vers la Grande Mosquée. Elle est pleine de monde et traversée d’un va-et-vient incessant. Des hommes ac-