Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/226

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non loin de la gare. Les chambres sont spacieuses et habitables et ouvrent sur des corridors à revêtements de faïences communes, mais de vives couleurs. La nuit est venue. Les milliers de mouches qui dormaient dans la salle à manger se sont éveillées à la lueur des lampes et c’est à leur bourdonnement que nous dégustons un admirable plat de piments jaunes et rouges.




Nous sommes entrés dans Kairouan par une haute porte à créneaux qui donne accès à une rue où se tient un marché. Elle est très animée à cette heure et une véritable foule s’y coudoie. Les chéchias rouges et les turbans blancs coiffent des visages noirs ou bruns. On y est regardé par des yeux ardents ou dédaigneux. Des hommes noblement drapés exhalent au passage une odeur de laine chaude. Des officiers et des soldats de la garnison circulent. Des voix gutturales s’interpellent et se croisent. L’air brûle.

Nous avons gagné la grande Mosquée de Sidi-Okba. Sa vaste cour rectangulaire est déserte. Au fond se dresse un haut minaret. Beaucoup des colonnes antiques soutenant les arcades qui bordent trois des côtés de cette