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DERNIÈRE VISITE DU MAGICIEN


Je ne pensais plus le revoir et cependant il est venu à moi encore une fois. Son visage était toujours de la couleur du ciel et son vêtement de la couleur de la mer. C’était en un beau jour d’octobre, dans une ville où des voix sonores font vibrer l’air, où, sur un long boulevard, se presse incessamment une foule animée dont les passants semblent ne pas connaître le sommeil, où les étalages monumentaux des fleuristes qui semblent les autels parfumés de la déesse Flore alternent avec les boutiques en plein vent des oiseleurs, toutes frémissantes de frissons de plumes et de battements d’ailes. C’était dans une ville où de vastes avenues traversent des quartiers trop neufs et où des rues très vieilles s’entrecroisent en labyrinthe, où il y a des églises sombres comme des tombeaux et des églises