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Page:Régnier - L'abbaye d'Évolayne, 1951.djvu/168

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III

Si désireuse qu’elle fût de conserver sous sa garde l’âme qui réclamait imprudemment la liberté, l’abbesse avait tout de suite compris qu’en opposant sa maternelle sagesse à une volonté tendue maintenant uniquement vers l’évasion, elle risquait de provoquer un éclat irréparable. Or, du moment qu’Adélaïde devait retourner dans le monde, il importait qu’elle n’y rentrât pas, par coup de tête, en excommuniée, mais qu’elle ne sortit du cloître qu’après s’être mise en règle avec l’Église. La mère Hermengarde mit donc tout en œuvre pour aplanir devant elle tous les obstacles et la faire relever de ses vœux dans les plus brefs délais possibles. L’état de santé de la mère Constance, l’erreur initiale de sa vocation justifiaient la supplique qu’elle adressa à la Congrégation des Rites. Mais sa situation de femme mariée imposait à ceux qui devaient juger ce cas une prudence exceptionnelle. L’enquête fut longue et minutieuse, les formalités se prolongèrent durant des mois. Puis enfin, lorsqu’elle se fut engagée à garder fidèlement son vœu de chasteté, à ne jamais réclamer son mari, elle obtint ses lettres de sécularisation.

Elle se trouvait extrêmement souffrante au mo-