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Page:Régnier - L'abbaye d'Évolayne, 1951.djvu/252

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l’abbaye d’évolayne

l’étranger qui le réclamait : « Je viens, disait-il, oui, tout de suite, le temps de congédier seulement cette personne là-bas qui m’attend. » Elle eut un dernier sursaut de révolte désespérée où sombra sa raison. Menacée d’abandon, elle cessa de craindre la mort et n’ayant qu’une arme pour retenir Michel en usa. Ouvrant son sac, elle se détourna pour que son mari, de loin, ne la vît pas porter quelque chose à ses lèvres. Elle dut s’y reprendre en plusieurs fois tant le liquide était amer. Elle eut cependant le temps de vider le flacon avant que Michel, ayant congédié le frère convers, marchât vers elle libre, le cœur plein de tendresse, ne sachant pas qu’il venait trop tard.