Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/100

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même de ma vie, d’égaler les superbes destins. Ces pensées me remplissaient d’enthousiasme et d’émotion et je nageais en pleines délices, quand un coup de coude du bon abbé Clercati me ramena sur cette terre et me fit comprendre qu’il était temps de quitter des yeux le bâton de commandement que le Prince Antoine brandissait d’un geste orgueilleux pour m’occuper de mon rouleau de papier :

— Allons, Tito, courage, mon enfant, et n’oublie rien de mes recommandations. Macte animo, generose puer.

Et l’abbé Clercati, doucement, me poussa par les épaules.

Je fis quelques pas et je me trouvai dans un espace vide. Je sentis que tous les yeux se dirigeaient sur moi. Devant moi, sur une estrade surmontée d’un dais, assis côte à côte en de grands fauteuils, j’apercevais le Comte et la Comtesse. Quoique je fusse proche d’eux, ils m’apparaissaient lointains et diminués. Il