Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/142

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nait ses dernières instructions, j’écartais parfois le rideau pour voir où nous nous trouvions. Bientôt j’aperçus les nains de pierre qui ornent le mur de la villa Vallarciero. En leurs postures gibbeuses et grotesques, ils me regardaient passer, mais je ne fis pas grande attention à leurs grimaces sculptées et je n’y vis aucun mauvais présage. Cependant, nous ne tardâmes pas à approcher de Vicence dont le haut campanile se dressait fièrement, éclairé par les dernières lueurs du jour, et enfin nous arrivâmes aux abords du Théâtre. Ils étaient envahis par une véritable foule, car tout le peuple de Vicence s’y pressait pour assister à l’entrée des invités. Ils étaient nombreux, Sa Seigneurie ayant convié à cette fête dramatique toute la noblesse de la ville et des environs. On y était venu de Vérone, de Padoue et même de Venise, et c’était devant cette noble assemblée que j’allais faire mes débuts sur le tréteau tragique.