Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/143

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Ils excitaient, comme bien l’on pense, une très vive curiosité. La nouveauté de l’œuvre, la personne de l’auteur, ce que l’on racontait de la façon dont il avait découvert un nouveau Roscius sous le latin cicéronien du bon abbé Clercati, tout cela était d’un grand attrait. On s’attendait à quelque chose d’extraordinaire. Je m’en aperçus à la peine de notre carrosse pour se frayer un passage. Une rumeur de voix et de cris nous accompagnait. Des gens montaient sur le marchepied pour chercher à nous voir par les interstices du rideau et il ne fallut rien moins que les sbires de M. le Podestat pour nous dégager et nous permettre d’atteindre l’entrée du théâtre.

On avait eu grand soin, heureusement, de ne laisser pénétrer qui que ce fût d’étranger dans la coulisse, aussi n’y trouvâmes-nous que le signore Capagnole et les acteurs qui devaient prendre part à la représentation. Ils avaient déjà revêtu leurs costumes qui étaient