Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/157

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paraissait de ma vue. Déjà je m’attendais à quelque pareille rebuffade de la part du signore Capagnole, quand j’entendis sa voix qui me criait à l’oreille, en même temps que ses bras m’étreignaient :

— Ah ! divin Tito, permets que j’accueille, comme il le mérite, le présent inestimable que me fait la fortune. Sèche tes larmes, mon garçon ! Ce coup de pied que tu viens de recevoir est le signe même de ta vocation. Je l’ai devinée dès que je t’ai vu, et rends grâces aux Dieux qui t’en ont averti un peu rudement. Non, tu n’es pas né pour jouer la tragédie, Tito Bassi. Je m’en suis aperçu tout de suite à ta figure. Mais comment aurais-je osé contredire Sa Seigneurie ? Mes paroles lui eussent paru un véritable blasphème. Un tragédien, toi, c’est un comédien que tu es ! Ah ! que n’as-tu pu te voir tout à l’heure avec ta figure ahurie et tes gestes absurdes ! Sache seulement retrouver à l’occasion une pareille