Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/156

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minute, qu’un Tito Bassi pût devenir un César ? Et dire que c’est à ce fantoche balbutiant que j’ai confié mon œuvre ! Ô bourreau de mes vers admirables, assassin de ma gloire, meurtrier de mon génie ! Mais tu ne pouvais donc pas m’avertir que je me trompais, que tu n’étais qu’un niais, incapable d’autre chose que de jargonner du latin ? Oui, écoute les rire de ton impudence, ces imbéciles, trop contents de me bafouer ! Va les retrouver, tu es leur complice. Pourquoi restes-tu là à me regarder, sous tes oripeaux ridicules ? Va-t’en, traître, va crever aux revers d’un fossé ou te balancer à la potence, mais, avant que tu ne t’en ailles, reçois l’adieu d’Alvenigo, Tito Bassi, illustre tragédien !

Il m’avait repoussé furieusement et, avant que j’eusse pu me défendre, un formidable coup de pied au cul m’envoya rouler dans le bras du signore Capagnole, tandis que Sa Seigneurie, avec un jurement effroyable, dis-