Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

me trouvais de pourvoir aux besoins de mon existence. Après l’esclandre du Théâtre Olympique, je n’avais plus à compter sur le seigneur Alvise Alvenigo. Sa malédiction d’auteur sifflé, et sifflé, croyait-il, par ma faute, me fermait à jamais les portes de la Rotonda. D’ailleurs, je n’eusse point consenti à y rentrer. Le souvenir des folles espérances que j’y avais conçues m’eût fait trop cruellement souffrir. Peut-être aurais-je pu m’adresser aux Vallarciero et les apitoyer sur le sort de leur harangueur, mais j’eusse préféré mourir de faim que de paraître devant le Comte et la Comtesse, après le scandale dont j’avais été cause et de risquer d’entendre de nouveau le jappement néfaste du maudit carlin.

Restait bien le bon abbé Clercati, qui ne m’eût pas refusé un morceau de pain, mais je répugnais à solliciter son aide et l’idée de demeurer à Vicence, après les risées dont j’avais été l’objet, m’était insupportable. Le plus sage