Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/186

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la bourse de sequins, puis je pleurai amèrement. Les plaisirs même que j’avais goûtés avec ma belle inconnue augmentèrent l’amertume de mes larmes par l’humiliante curiosité qui lui avait fait me les accorder.

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Cette malencontreuse aventure contribua à me rendre plus morose et plus hypocondre encore et je m’abstins désormais de tout commerce avec les femmes. J’étais cependant à un âge où cette privation ne laisse pas d’être pénible, mais je tins bon dans ma résolution. J’eus un certain mérite à agir ainsi, car l’amour avait une grande importance dans notre troupe et y faisait un des principaux sujets de conversation. Le signore Capagnole, tout sarcastique qu’il fût, était loin d’avoir renoncé au beau sexe et nous confiait volontiers ses bonnes fortunes ; mes compagnons en agissaient