Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

quemment. À telles enseignes qu’un beau jour, n’y tenant plus et ayant enlevé son tablier, cet Ottavio Bassi, traversant la rue, s’en vint droit au palais Vallarciero y demander la main d’une certaine Clelia Gherambini, femme de chambre de la Comtesse, laquelle poussa tout d’abord les hauts cris quand elle sut que sa camériste préférée voulait la quitter pour épouser un vilain tailleur de cuir qui, tout amoureux qu’il fût, n’était pas digne de dénouer les cordons des souliers d’une aussi gentille personne !

C’est ainsi que mon père et ma mère s’étaient mariés. Rien en eux, d’ailleurs, n’aurait pu faire prévoir cet accord et qu’il durerait même de quoi me laisser naître. Autant mon père était appliqué, taciturne et terre à terre, autant ma mère était distraite, expansive et chimérique. Avec cela, jolie et délicate, mais sa délicatesse ne l’empêchait pas d’être active à sa façon. Comme elle avait du talent