Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/20

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pour coudre et broder, elle ne tarda point à joindre au métier de mon père un petit commerce de lingerie. Grâce à la protection de la comtesse Vallarciero, les pratiques ne lui manquèrent pas. Ce genre de travail plaisait à ma mère et l’occupait sans la fatiguer. Elle en faisait exécuter une bonne part sous ses yeux et se contentait de mettre la main aux pièces difficiles, le reste étant confié à des ouvrières que ma mère dirigeait fort habilement. Quant à elle, sa principale occupation consistait à aller chercher les commandes et à reporter les travaux. Ce soin lui donnait l’occasion de courir de palais en palais et lui procurait d’agréables accointances avec les plus belles dames de Vicence auprès de qui la comtesse Vallarciero l’avait mise à la mode. Partout on accueillait ma mère avec faveur. On la mêlait familièrement aux conversations, et elle rapportait de ces courses maintes nouvelles de toutes sortes. Comme elle aimait à