Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/190

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de l’existence qu’un sort cruel m’avait forcé à adopter. Elle semblait y compatir et s’évertuait à m’en consoler par mille gentillesses. Il en fut ainsi jusqu’au jour où je parlai de départ. Ce jour là, Pierina me déclara, le plus sérieusement du monde, que, depuis que j’étais ici, elle avait réfléchi à bien des choses et qu’elle avait pris certaines déterminations dont elle voulait me faire part et dont la principale était de m’accompagner partout où j’irais et tout d’abord à Milan où j’allais me rendre. Son petit paquet était préparé et rien ne la pourrait faire renoncer à son projet, car elle m’aimait et ne consentirait jamais à être à un autre que moi.

À cette déclaration que rendaient plus irrésistible encore les beaux yeux de Pierina, je demeurai stupéfait et confus. Eh quoi, le pauvre Scarabellin, objet des risées populaires et voué au divertissement des amateurs de grimaces et de bastonnade, inspirait de l’amour