Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à une fille charmante qui lui offrait ingénument de partager son sort ! À cette pensée, mes sages résolutions s’évanouirent. En vain je me souvenais de l’amère aventure de Vérone, mais, cette fois, c’était l’amour qui parlait et non une offensante curiosité. Et puis le désir d’être heureux, si enraciné au cœur de l’homme, n’a-t-il pas raison de nos scrupules les plus affermis ? D’ailleurs, comment aurais-je résisté au sourire de Pierina et à la moue avec laquelle elle accueillit mes objections ? Il ne me restait qu’à lui obéir et, sans prévenir le bon aubergiste de nos desseins auxquels il eût pu s’opposer, un beau matin, nous décampâmes de Ferrare après avoir mis au fait la grosse Gerolima qui devait rassurer son père sur mes intentions futures à l’égard de Pierina, que je me promettais bien d’épouser dès que j’aurais obtenu pour ce mariage l’assentiment du signore Capagnole.

À Milan, le signore Capagnole en tête, toute