Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/200

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il aurait plaisir à serrer dans ses bras son ancien disciple. Néanmoins si, comme il le souhaitait, je me décidais à venir à Vicence, il me recommandait de m’y faire reconnaître le moins possible. En effet, Sa Seigneurie Alvenigo, récemment rentrée en grâce auprès du Sénat de Venise, venait d’être nommée Podestat de Vicence. Ma présence signalée dans la ville eût pu réveiller la rancune de Sa Seigneurie, bien que, depuis l’aventure du Théâtre Olympique, le seigneur Alvenigo ne s’occupât plus guère des choses de théâtre et qu’il y eût peu de chances qu’il identifiât le pauvre comédien Scarabellin avec ce Tito Bassi à qui il avait prédit un avenir tout différent de celui de sortir de la croûte d’un pâté pour recevoir la bastonnade.

Ma résolution prise de déférer au désir du digne abbé Clercati, j’en fis part à Pierina, ainsi que de l’événement qui motivait ce voyage. À la pensée que j’allais recevoir