Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/216

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celle de pénétrer quelques instants dans ma prison afin de m’encourager à mourir au moins en bon chrétien, ce qu’il fit, tout en déplorant qu’un si docte latiniste n’eût pas trouvé de meilleur emploi à sa science que de monter sur un vil tréteau et se fût rendu coupable d’une action criminelle. À ces mots, j’en conclus que Pierina était morte de sa blessure, ce qui me fit répandre des larmes auxquelles le pauvre abbé mêla les siennes en me donnant le baiser d’adieu.

Après cette entrevue, je retombai dans la solitude, et, durant toute la semaine qui suivit, je ne vis que le guichetier qui m’apportait, chaque jour, ma nourriture. Sa venue troublait seule les réflexions auxquelles je me livrais et qui, toutes, me préparaient à bien franchir le pas où j’allais bientôt me hasarder. Comme le guichetier était assez brave homme, j’avais obtenu de lui qu’il me procurât un petit miroir devant lequel je passais de longues