Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/219

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et moi, et cependant je fus frappé de la mine joyeuse avec laquelle il m’enjoignit de le suivre. Certes, je pensais bien que ma mort lui devait être assez indifférente, mais je trouvais tout de même étrange que l’on menât pendre un homme avec autant de satisfaction. Cette satisfaction semblait, d’ailleurs, partagée par toute l’escorte et par le guichetier lui-même. Je gardai pour moi cette impression et me mis en devoir d’aller où l’on paraissait me conduire si gaiement. Je raffermis mes traits, assurai mes regards et me mis en marche d’un pas mesuré. Je n’étais pas mécontent de ma contenance, bien décidé à ne m’en point démentir et à la conserver, la corde au cou.

*

C’était sur la Piazza dei Signori qu’était dressée la potence. Sa vue ne me causa pas le moindre trouble, mais je fus surpris du