Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/218

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figure toute la dignité dont elle était capable.

Ce fut dans ces occupations que j’attendis le jour du jugement. La sentence fut celle sur laquelle je comptais. J’étais condamné à être pendu. Une fois rentré dans ma cellule, j’écrivis trois lettres. L’une au digne abbé Clercati, où je mis mon meilleur latin, une autre au signore Capagnole pour m’excuser de lui avoir faussé compagnie et la troisième aux parents de Pierina pour leur demander pardon de sa mort. Quand je remis cette dernière au guichetier, il me regarda d’un air singulier comme s’il était sur le point de me faire quelque confidence, mais je n’y pris pas garde sur le moment.

Celui de mon exécution arriva, trois jours après que j’eus mis ainsi ordre à mes affaires. Il était un peu plus de midi quand les sbires se présentèrent au guichet. Girolamo Pescaro, mon camarade d’enfance, les commandait. Nous n’avions pas été liés d’amitié, Girolamo