Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/26

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que j’eusse toujours le corps couvert de linge très propre et très fin. Ce résultat obtenu, on s’inquiétait fort peu du reste. Aussi mon vêtement montrait-il souvent des traces de cette négligence. Mon père et ma mère y étaient fort indifférents. Qu’importait à mon père que mes bas troués laissassent voir ma peau, pourvu que j’eusse le pied pris dans du bon cuir ! Qu’importait à ma mère que ma culotte déchirée laissât passer un pan de ma chemise, pourvu que cette chemise fût de la toile la plus fine et la plus souple !

Ces détails fâcheux de mon accoutrement m’eussent pu donner la mine d’un franc polisson, si la douceur de ma physionomie n’eût corrigé ce pronostic. D’un polisson, en effet, je n’avais que l’aspect. Il en aurait bien pu être autrement, car, comme je l’ai dit, je menais la vie la plus libre et la plus abandonnée. Mes journées m’appartenaient et j’en usais à ma guise. Après quelques heures