Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/27

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passées chez le « maestro » qui m’apprenait à lire, à écrire et à compter, je disposais de mon temps, comme bon me semblait. J’aurais donc été à même de me joindre aux bandes de jeunes vauriens qui parcouraient Vicence, si j’avais eu la moindre disposition à la mauvaise conduite, mais tel n’était pas mon penchant et je n’avais nul mérite à ne pas me mêler aux jeux bruyants de cette troupe criarde et vagabonde.

Jamais donc je n’ai fréquenté les garnements de Vicence qui remplissaient les rues de leurs turbulences tumultueuses. J’évitais leurs expéditions et ne me mêlais point à leurs équipées. Jamais on ne me vit poursuivre les chiens et les chats à coups de pierres, lancer de la boue et des cailloux sur les carrosses, tirer le cordon des sonnettes ou laisser retomber lourdement les heurtoirs des portes, troubler l’eau où les laveuses lavent leur linge, dans le Retrone ou le Bacchiglione, franchir