Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/29

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Notre cité n’est ni la plus antique, ni la plus fameuse, ni la plus grande, ni la plus belle de l’Italie, et, durant les hasards de ma vie errante, j’ai vu plus d’une ville qui la surpassait en opulence et en majesté. L’idée ne me viendrait pas de comparer notre Vicence à ses illustres rivales dont le nom seul proclame la gloire incontestée. Qu’est-elle, en effet, auprès de la souveraine Rome, mère des peuples, auprès de la divine Florence, princesse des arts, auprès de la docte Bologne ? La vaste Milan la dépasse ainsi que la populeuse Naples. Nos deux voisines même, Vérone et Padoue, la dominent par le prestige de leur passé de guerre et de science. Quant à Venise dont le Lion ailé étend ses griffes sur notre cité vicentine, ne prime-t-elle pas en puissance et en étrangeté ? Reine des