Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/28

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les murs des jardins pour y dérober les fruits et commettre mille méfaits citadins ou contadins. En un mot, je n’avais en moi aucune de ces dispositions malfaisantes qui sont trop souvent l’apanage de l’enfance et rendent odieux à nous-mêmes le souvenir que nous gardons de la nôtre.

Si j’insiste sur ces choses, ce n’est point, certes, par un sentiment de vanité. Je sais qu’il ne sied pas d’avoir l’air de se vanter, mais je dois au lecteur la vérité du portrait que j’essaie de tracer de moi-même. D’ailleurs, ce n’est pas à mon propre mérite que j’attribue le peu de bien que j’ai à dire sur mon compte. Il ne me revient pas l’honneur d’avoir été ce que je fus de mieux. La douceur de mœurs dont je témoignai, durant ces premières années de ma vie, j’en dois l’hommage à la noble cité de Vicence où je vis le jour et qui fut la véritable institutrice de ma jeunesse.