Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/32

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redoutables de mes camarades. Ne partageant pas leurs plaisirs, je préférais m’éloigner de leur présence, et ce fut à cet isolement que je dus de devenir ce que j’ai été, un moment, et qui eût pu être quelque chose de noble et de grand, si la malice du destin n’était pas venue contrecarrer ces heureuses dispositions de ma nature.

Elles étaient assez singulières pour qu’elles valent peut-être d’être rapportées. Il faut donc que vous sachiez qu’en ces temps de ma dixième année, mon principal plaisir était de contempler les plus belles façades des nombreux palais qui sont la parure et l’honneur de notre ville. Chaque jour, je les visitais une à une et je ne pouvais me lasser d’en admirer les beautés. Je savais par cœur le nombre de leurs colonnes et de leurs fenêtres. Je les connaissais dans leur plus minutieux détail. Les statues qui ornaient leurs niches et leurs frontons m’étaient toutes familières. Elles m’inté-