Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/36

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l’aventure d’être pendu, je ne sais quoi qui corrige la platitude d’une destinée. Sur ce point encore j’ai été le jouet de la malignité des événements. Mais n’anticipons pas sur eux et revenons au temps où je n’étais encore qu’un garçon de treize ans.

Je me revois tel que je m’apparaissais alors dans le carré de miroir suspendu au mur de mon galetas. Je n’avais plus besoin de me hausser pour m’y regarder, car, avec l’âge, j’avais grandi et je commençais à me dégingander. Mon père ni ma mère ne s’apercevaient de ma croissance et ne songeaient que le moment approchait où il faudrait chercher à m’employer à quelque besogne et à me choisir un métier. En attendant qu’ils prissent une décision à cet égard, je continuais à jouir de mon oisiveté. Elle ne me pesait pas, d’ailleurs. Mes journées se ressemblaient les unes aux autres et je ne les trouvais jamais trop longues. Quand j’avais erré suffisamment à