Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/42

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fins souliers ou de quelque élégant rabat de lingerie. L’abbé n’était pas insensible à ces gâteries. C’était un gros homme à figure poupine, avec une expression de bonté et de douceur répandue sur tout son visage. Très propre de sa personne, il se plaisait aux bonnes compagnies et aurait fort aimé les femmes, si son état le lui eût permis davantage, mais, sur ce point, le bon abbé, sans être irréprochable, n’avait guère à s’accuser que de discrètes peccadilles. Il se rattrapait sur la gourmandise. C’était, de plus, un très savant homme, excellentissime latiniste. Le comte Vallarciero le tenait en haute estime pour les belles épitaphes et les pompeuses inscriptions qu’il avait composées en l’honneur de la famille Vallarciero. Quant à la Comtesse, elle ne se montrait pas insensible aux odes, aux élégies et aux madrigaux que lui dédiait l’abbé et qui, au dire de tous, n’étaient pas indignes des meilleurs poètes de l’antiquité. Il en résul-