Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/48

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d’un rang de colonnes soutenant une balustrade. Entre ces colonnes, dans des niches, se dressaient des statues à l’antique. En face des gradins, s’élevait la scène, fermée par un magnifique décor représentant un portique à la grecque. Ce portique, orné aussi de colonnes et de statues, s’ouvrait par une triple arcade sur la perspective de trois rues bordées de palais. L’illusion était si bien ménagée que ces trois rues se perdaient dans l’éloignement et que les palais qui les bordaient, faits de carton peint et de stucs colorés, semblaient construits de superbes matériaux et enrichis des marbres les plus précieux. On aurait dit que l’on eût rassemblé là les plus beaux édifices de notre Vicence et qu’on les eût placés côte à côte pour le plaisir des yeux et pour en former une ville sans défaut. Là, tout était noble et splendide. J’y reconnaissais soudain les lieux héroïques où j’eusse voulu vivre. Tout y paraissait préparé pour ces grandes