Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/50

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ritée. Il aurait peut-être été de mon devoir de futur héros de me précipiter au secours du coupable et de partager son sort, mais il était dit que l’heure n’était pas encore venue où j’emporterais du Théâtre Olympique de cuisants souvenirs, et, pendant que Girolamo se débattait comme un beau diable, je profitai de la bagarre pour m’éloigner prestement.

Malgré le contretemps dont elle avait été troublée, ma visite au Théâtre Olympique me laissa une impression ineffaçable. Pendant des semaines, j’en demeurai ébloui. Je ne pouvais songer à autre chose qu’à la merveille que je venais de découvrir et j’en prenais plus d’admiration encore pour notre Vicence, à penser qu’elle contenait en elle ce lieu magique, un instant entrevu. Plus que jamais le désir de la gloire hantait ma cervelle et, assis sur ma borne, les jambes pendantes, en face du palais Vallarciero, je continuais à nourrir de vent et de nuées mes généreuses et vaines chimères.