Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/60

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autour de la tête, mais, en ce simple appareil, tous deux conservaient tant de décence et de dignité que nul ne songea à sourire et que chacun s’inclina avec respect, quand, le Comte ayant offert la main à la Comtesse, tous deux traversèrent la rue pour se réfugier dans notre boutique, où ma mère, arrachée un instant à ses chimères et se souvenant sans doute qu’elle avait été jadis au service de la Comtesse, les accueillit avec de grandes révérences, tandis que mon père leur offrait des sièges comme s’ils fussent venus se faire prendre mesure pour quelque commande d’importance.

Vous pensez avec quel intérêt je considérais cette scène singulière, lorsque soudain la Comtesse se mit à témoigner d’une grande agitation qui bientôt se tourna en larmes et en pâmoison. Tantôt accablée et comme en proie au désespoir le plus profond, tantôt debout et se tamponnant les yeux avec son mouchoir,