Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/59

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stupeur les progrès de l’incendie. Il s’était développé avec une extrême violence et devait faire rage à l’intérieur, car les flammes jaillissaient par les fenêtres et on entendait des sifflements et des craquements répétés. Une âcre odeur de fumée rendait l’air difficile à respirer. Tout à coup, une même pensée traversa l’esprit des spectateurs. Où étaient le Comte et la Comtesse ? Avaient-ils pu s’échapper par les derrières comme les valets l’avaient fait ? Ou bien étaient-ils ensevelis dans le brasier ?

On se posait ces questions avec anxiété et l’angoisse étreignait tous les cœurs, quand la grande porte du palais s’ouvrit et l’on vit apparaître, dans une lueur rougeâtre, le Comte et la Comtesse. Ils étaient en costume de nuit, la Comtesse avec un bonnet de lingerie sur ses cheveux et une simple mante jetée sur ses épaules, le Comte en robe de chambre sans perruque et un foulard des Indes noué