Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/63

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Un grand cri de terreur, qui s’élevait de centaines de poitrines, me les fit rouvrir et, à mon tour, je me précipitai hors de la boutique. D’un bond, je fus sur la borne et voici ce que je vis. À une des fenêtres du palais Vallarciero, dessinés en noir sur un fond de lueur rougeâtre, mon père et ma mère apparaissaient, ma mère tenant par la peau du cou le carlin de la Comtesse et, le bras passé à travers les barreaux, agitant au dehors la bestiole glapissante. Quant à elle et à mon père, emprisonnés par la flamme qui leur avait coupé le chemin, rien ne pouvait les sauver d’une mort affreuse. À ce moment, deux sbires appliquèrent une échelle à la muraille et, comme l’un d’eux recevait des mains de ma mère le petit chien, avec un fracas effroyable, le plancher de la salle où se trouvaient mes malheureux parents s’effondra sous leurs pieds et ils s’abîmèrent dans un tourbillon de feu et de fumée, tandis que, sentant mon corps devenir