Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lourd et liquide ainsi que du plomb fondu, je tombai de ma borne, les bras tendus et le nez dans le ruisseau.

*

Lorsque je revins à moi, j’étais couché dans un lit fort propre, la tête soutenue par des oreillers et entourée d’un bandeau de linge ; je ne souffrais pas, mais je me sentais d’une extrême faiblesse au point que de garder les yeux ouverts était pour moi un effort. Pas plus que je ne reconnaissais l’endroit où je me trouvais, je ne me souvenais des événements qui m’y avaient conduit, et toute ma cervelle ne formait qu’un chaos endolori. Cependant, je m’efforçais à considérer les objets qui m’entouraient, en attendant qu’un peu de jour se fît dans ma mémoire. La pièce où j’étais couché était assez bien meublée. Outre le lit, elle contenait une grande table couverte de