Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/78

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l’on peut dire, ne l’avait pas quittée d’une semelle ? Bien plus, ne m’eût-il pas appartenu de la devancer et de courir, de moi-même, au secours du carlin de la Comtesse ? Au lieu de cela, j’étais resté sur place à m’évanouir. Eh quoi, était-ce donc là une conduite digne de quelqu’un avide de s’acquérir du renom et de la gloire ? Moi qui avais si souvent souhaité les plus martiales aventures, quel avait été mon rôle en cette occasion ? N’étais-je donc qu’un couard et un poltron et en serait-il ainsi durant tout le cours de ma vie ?

Cette pensée me faisait rougir jusqu’aux oreilles et j’en éprouvais une honte inexprimable. Bientôt elle devint ma préoccupation principale et le tourment de tous mes instants. Elle se mêlait à mes leçons et m’accompagnait jusqu’en mon sommeil. Je la portais partout avec moi. Sans cesse je m’interrogeais et je tenais avec moi-même d’interminables collo-