ques et des discussions infinies. Je n’en sortais que pour passer de longs moments à m’examiner au miroir. J’observais ma physionomie avec une attention scrupuleuse. Je cherchais à lire sur mon visage quelle mine je ferais si quelque circonstance dangereuse ou effrayante se présentait jamais à moi. Toutes mes rêveries d’héroïsme me revenaient à l’esprit. Serais-je donc toujours de l’espèce des hommes inférieurs ou saurais-je me montrer un jour l’égal de ceux que la gloire couronne de ses lauriers ?
À cette dernière idée je m’exaltais. Mon imagination qui, un temps, s’était tenue coite, entrait de nouveau en branle. Je me plaisais à inventer mille épreuves dont je me tirais avec honneur. Je m’en applaudissais moi-même et ces applaudissements que je me donnais sur mes hauts faits futurs rachetaient un peu à mes yeux la conduite misérable que je me reprochais amèrement d’avoir eue dans l’af-