Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/91

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l’étendis sur le sol. Comme avec l’Anglais, j’attendais du moine quelque compliment, mais ce furent encore des injures que je recueillis. De quoi m’étais-je mêlé en tuant ce chien et de quel droit m’étais-je immiscé dans les desseins de la Providence ? Si Dieu voulait que son serviteur pérît sous la morsure de ce molosse, avais-je qualité pour m’y opposer ? Si, au contraire, il en avait décidé autrement, pourquoi m’aviser de faire l’important en cette affaire ?

Le ridicule de ce double échec me découragea quelque peu et m’induisit à des réflexions salutaires dont mon beau zèle se trouva momentanément ralenti. Je compris qu’il fallait, pour l’instant, que je me contentasse d’être un héros imaginaire, jusqu’à ce que ma vocation héroïque rencontrât des circonstances ouvertement et pleinement propices. En attendant ces avances de la destinée, il ne me restait qu’à cultiver pacifiquement