Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/119

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embellissaient le silence de cette solitude, mais seules les statues ont souri à la belle visiteuse.

La maison montrait sous son fronton des colonnes de porphyre.

Madame de Sérences est entrée dans le frais vestibule ; les chambres s’offrirent, tour à tour, à sa promenade silencieuse. Il s’en trouvait de simples, d’autres somptueuses, petites ou grandes, faites pour l’amour, le sommeil ou la rêverie, pour y méditer une joie ou y accouder une tristesse.

Madame de Sérences a passé la journée dans la maison magnifique. Derrière, un perron descend à un jardinet. Rien qu’une allée autour d’un gazon vert où dort un carré d’eau. Deux petits sphinx de terre cuite s’y mirent. Aux angles de grands cornets de cristal font, des hampes de roses trémières qui y fleurissent, de singulières fleurs d’eau issues d’un calice transparent. Le soir vient là délicieusement ; le soir y sera venu.

Dans la haute salle à manger la table présentait un souper servi de menues viandes, de confitures et de fruits. C’est de là, et laissant encore dans une pêche la trace de ses dents souriantes, que Madame de Sérences sera remontée pour dor-