Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/206

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et sourire quand on te parlera d’Hermocrate et qu’on t’exhortera à imiter ses travaux ; tu sais ce qui lui resta de ses pensées et de ses œuvres. Souris et songe à lui parfois au crépuscule ; il en a aimé quelques uns. »

Il faisait alors grand jour. Hans ouvrit les fenêtres ; je lui rendis l’écrit singulier qu’il renferma en silence dans la cassette d’or ; des bouffées d’air frais entrèrent ; une des deux roses qui s’épanouissaient dans une fiole de cristal se défleurit ; je pris l’autre et, m’approchant du lit où, rigide et les mains nouées, gisait le vieux duc, je mis la fleur entre ses doigts.

A midi on était réuni dans la grande galerie du rez-de-chaussée. Le relief des trophées bossuait sous les tentures de deuil dont la draperie gonflée de place en place par l’angle d’un piédestal laissait passer l’orteil d’une déesse ou le sabot d’un satyre. On se pressait ; des uniformes se mêlaient aux habits de cour et cette noble foule se tenait immobile sous les lustres, le long des murs, adossée aux hautes fenêtres. Le hasard me plaça auprès de Hudolphe de Haubourg. Il m’aborda et s’enquit par où je m’apparentais au défunt, m’avouant ensuite son inquiétude au sujet des