Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/214

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des piliers et sur la cuve du bénitier autour duquel des gouttes répandues de l’eau sainte qu’on s’offre, du bout des doigts, par un attouchement lustral et dont on se signe, mouillaient le pavé.

Une odeur d’encens prolongeait par toute la nef un souvenir des dernières vêpres, et même sa permanence, à la fois nuptiale et funéraire, évoquait une rétrospection plus lointaine d’obsèques psalmodiées et de noces joyeuses.

Fut-ce à cause de l’heure où j’arrivai, cet après-midi, à Quimperlé et qu’alors les cloches tintaient, d’un bruit argentin comme le gai nom léger de la ville même, dans un ciel de soleil menacé de nuées moites à l’horizon, mais, en mon esprit, prédomina une idée de fête, ces sonneries me représentant des liesses de fiançailles et des cortèges aux carrefours et au parvis. Le dimanche en lui a aussi quelque chose de pompeux et de décoré. Ici, il est oisif plutôt et réquiescent. Les maisons sont anciennes et comme assoupies ; on est aux portes ainsi que pour l’attente d’un passage ou au retour de quelque joie. Les blanches coiffes ailées ont un aspect de cérémonie et de complication. Elles se