Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/28

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nulle mathématique, des bribes d’histoire et, de l’un d’entre eux, que j’aimais assez et qui finit poète quelque part, de précises notions de mythologie, avec la connaissance des dieux, de leurs attributs et de leurs amours.

Les miennes commencèrent tôt. Les mansardes et les granges en abritèrent les entreprises. La paillasse des chambrières et la botte de foin des pastourelles se prêtèrent à mes premiers ébats. Je connus la sonnette d’appel interrompant le jeu et l’aboi du chien déconcertant la posture. J’ai manié des tailles ancillaires et pressé des seins rustiques. La mignardise des caméristes varia la naïveté des bergères. Au jargon des unes et au patois des autres je préférai bientôt les filles de la ville voisine. C’est de l’une d’elles et de l’esclandre d’une orgie un peu trop bruyante, d’où vint, à la suite d’une réprimande intempestive, l’altercation dont je pouvais, à mon aise, ruminer les conséquences, à bord du Sans-Pareil et dans le vent frais qui, avec la houle, se levait de la haute mer.


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Le Sans-Pareil portait à sa proue, sculptée,