grenouille, des insectes et des magots ; des nègres nous offrirent des plumes légères saupoudrées d’or et, d’une île isolée, nous vîmes venir à nous des femmes au teint verdâtre qui dansèrent en jonglant avec des éponges rouges.
Pendant quatre années, j’ai parcouru ainsi toutes les mers. L’ancre mordit au corail des madrépores et au granit des récifs. Le vent qui gonfla nos voiles avait l’odeur du soleil ou de la neige. Nous fîmes aiguade à toutes côtes. L’eau saumâtre des marécages, l’eau claire des sources pierreuses, laissèrent tour à tour au fond des outres leur boue ou leur sablon.
J’ai visité bien des ports : ceux qui grouillent sous le soleil, ceux qui s’enlisent sous la pluie, ceux qui s’endorment dans les glaces, qui contiennent de grands navires, protègent des barques peintes ou n’abritent que quelques pirogues d’écorce. Des villes nous apparurent à l’aurore, au soir, magnifiques ou lamentables, étageant les rangées de leurs palais ou accroupissant le ramassis de leurs cabanes, celles où on entend, la nuit, le bruit des musiques ou, au crépuscule, la voix d’un pêcheur qui tire ses filets.
Nous saluâmes des doges en des demeures de