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les médailles d’argile


Crains la mer ! Le soleil est tombé sur la plaine
Parmi le sang du jour et la cendre du soir ;
Crains les dieux ! car je vois, Hélène, Hélène, Hélène,
Ton destin flamboyer au couchant rouge et noir.

Un grand nuage au ciel ouvre ses ailes d’ombre
Comme un funeste cygne éployé lentement
Qui d’un vol fatidique, inexorable et sombre
Grandit, s’étire, monte et plane à l’Occident

Où semble, chaude encore en sa pourpre qui brûle,
Faite d’airain qui fume et de braise qui lui,
Rougeoyer et s’éteindre au fond du crépuscule
Une Ville de feu qui croule dans la nuit.