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les médailles d’argile

L’ILLUSION


Tu vois passer celui qui marche vers la Mer ;
Le caillou de la route et la ronce des sentes
Offensent ses pieds nus faits pour fouler la pente
Des grèves où vers l’eau descend le sable amer.

La houle des blés lourds s’écroule, et le pré vert
Ondule d’herbe éparse où le sillon s’argente,
Et le vent, à travers les cimes bruissantes,
Murmure une marée en leur feuillage clair.

L’horizon fait au loin déferler ses collines
À tes yeux éblouis d’illusions marines,
Flux et reflux d’un songe éternel et fuyant ;

Et pour battre le flot futur autour de l’île,
Terrestre voyageur et toujours souriant,
Tu portes sur l’épaule une rame inutile.