Page:Régnier - Les Médailles d’argile, 1903.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
193
à travers l’an


Un seul arbre y pousse et déjà
Son étroite fraîcheur est grande.
Juste assez pour que, passant là,
Je puisse à son ombre m’étendre.

Et son feuillage est si léger
Qu’au moindre souffle dont il tremble
J’entends frémir et voltiger
L’essaim de ses feuilles ensemble.

Qu’un seul oiseau y chante et tout
L’arbre harmonieux s’en égaie,
Et, lorsque je me tiens debout,
Je puis voir par dessus la haie.

Et l’horizon est tout autour…
Mais mon cœur ici se repose
Dans le parfum d’un même amour
Et l’amour d’une seule rose.