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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/225

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qui, s’il s’exprimait autrement, pensait à peu près comme moi sur le fond des choses.


Ces paroles de M. de Bercaillé firent sourire M. de Bréot. Elles lui rappelaient à l’esprit les suites de cette rencontre avec M. de Bercaillé. Il lui devait beaucoup et en particulier d’avoir connu madame la marquise de Preignelay et, chez elle, aux fêtes du Verduron, d’avoir conversé avec M. Le Varlon de Verrigny et vu danser madame de Blionne ? Certes le corps de la jeune femme qui reposait là sur le drap et qu’y caressait de la main pour lui faire prendre patience était doux, bien fait, et bel à voir. Il s’en apercevait aux regards que lançait à la dérobée M. Floreau de Bercaillé. M. de Bréot appréciait le plaisir d’en disposer à son gré, mais il savait bien que, lorsque la jolie Marguerite l’aurait vêtu d’étoffes et ajusté à l’ordinaire, il n’y penserait plus un moment après. M. de Bréot avait éprouvé, souvent déjà, le facile oubli qu’il faisait de sa maîtresse. Il se prenait alors à songer avec vivacité à un autre corps que le sien. Il lui était apparu, celui-là, comme nu, un instant, sous la transparence argentée de ses atours, tout animé de musique et de lumière, dans une sorte de rêve enchanté et